Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 109.djvu/829

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
PENDANT LA RESTAURATION

C’est une curieuse histoire que celle de l’Université pendant la Restauration. Des institutions impériales, il n’en était pas une qui plus qu’elle parût menacée de disparaître avec l’Empire. Tout semblait le présager, et son origine qui la reliait à la Révolution, et l’office politique qu’avait voulu pour elle son fondateur, et son monopole qui apparaissait comme une entreprise sur les consciences, et ses tendances réelles ou supposées qui la mettaient en antagonisme avec les nouvelles puissances du jour. De fait elle fut condamnée, et d’un verdict à peu près unanime ; on rédigea même, on publia sa sentence de mort. Pourtant elle continua de vivre, d’abord au jour le jour, de sursis en sursis, suspecte et tolérée, puis petit à petit raffermie et consolidée, plus tard réhabilitée et abritée par le pouvoir royal lui-même, finalement triomphante et incorporée plus pleinement qu’elle n’avait été sous l’Empire à l’organisme gouvernemental.

Des phases de cette histoire nous ne dirons ici que ce qui peut servir à l’histoire plus particulière de l’Enseignement supérieur.


I

L’Université était deux choses à la fois : d’abord une forme de cette éducation nationale que déjà, dans les cahiers de 1789, tous