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LES
GUEUX DE MER

IV.[1]
PLUTOT TURCS QUE PAPISTES.


I.

Ce ne sont pas seulement les marins de 1830 qui ne reconnaîtraient plus aujourd’hui notre flotte ; ceux de 1866, s’ils voyaient les profondes modifications que le court intervalle d’un quart de siècle a pu produire dans les engins de destruction, dans les installations intérieures, dans la stratégie navale, ne se montreraient peut-être pas beaucoup moins étonnés. La science nous a, par un étrange détour, ramenés aux temps où les armes de jet cédaient encore le pas à l’éperon brutal et au brûlot. Les combats de mer s’en trouveront singulièrement simplifiés ; on n’en peut dire autant du rôle des arsenaux. Nous ne verrons plus des flottes de bannis promener en tous lieux le drapeau de princes sans état. Les gueux de mer et l’intrépide amiral de Charles Ier le fameux prince Rupert, n’avaient besoin ni d’ateliers de réparation pour leurs machines, ni de dépôts de charbon pour leurs chaudières. La guerre en 1649, aussi bien qu’en 1568, en était restée aux procédés primitifs qui

  1. Voyez la Revue du 15 septembre, du 1er novembre et du 1er décembre 1891.