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président Fonseca, ne pouvant s’entendre avec le congrès sur une question constitutionnelle (le droit de veto), a mis le congrès à la porte, procédé trop connu, mais qui n’a pas réussi, cette même année, au président chilien Balmaceda. Si le maréchal Fonseca a cru que, sortant de la légalité, il allait immédiatement rentrer dans le droit, il s’est trompé. Le voilà obligé d’engager une guerre civile contre des généraux révoltés dans la province de Rio-Grande-Do-Sul. La perspective des désordres où le Brésil va se plonger a provoqué une panique sur les fonds brésiliens à Londres. Le change a fléchi à 13 pour 100 ; les envois d’or en Portugal sont devenus impossibles. Résultat : le Portugais a baissé de 35 à 31, le 4 pour 100 brésilien de 62 à 49.

Le Hongrois est un des fonds d’Europe qui se sont le mieux tenus, les budgets d’Autriche et de Hongrie étant en équilibre et les dépenses militaires serrées en d’aussi étroites limites que possible. Les valeurs turques ont fléchi avec le reste, notamment la Dette générale et l’obligation des Douanes ; la Priorité à 403.75 est une des rares valeurs qui n’aient pas baissé depuis un mois.

Un discours de M. Gladstone sur l’évacuation de l’Egypte avait fait fléchir l’Unifiée de 15 francs. Un discours de lord Salisbury sur la non-évacuation de l’Egypte a fait regagner à cette valeur 10 francs.

Sur le marché des valeurs la baisse a été générale et très forte. Les sociétés de crédit surtout ont souffert. Entre les cours de compensation du 3 novembre et les prix de clôture se trouvent les écarts suivans en baisse : Crédit foncier, 32.50 à 1,192.50 ; Comptoir national d’escompte, 50 francs à 490 ; Banque de Paris, 37.50 à 687.50 ; Banque d’escompte, 11.25 à 401.25 ; Crédit lyonnais, 16.25 à 758.75 ; Crédit mobilier, 22.50 à 217.50 ; Société générale, 7.50 à 472.50 ; Suez, 35 francs à 2,085.

La Banque de France elle-même a reculé de 60 francs à 4,540.

Les Chemins français, le Gaz et en général les valeurs industrielles se sont assez bien tenus ; les obligations de chemins de fer de nos grandes compagnies ont été immobiles.

Une forte baisse a eu lieu sur les actions des Chemins étrangers ; Autrichiens, 12.50 à 600 ; Lombards, 20 à 192.50 ; Nord de l’Espagne, 21.25 à 216.25 ; Portugais, 17.50 à 92.50.

Les Omnibus ont reculé de 25 francs à 1,045. M. Ernest Boulanger, sénateur, va prendre dans quelques jours, annonce-t-on, la succession de M. de Tavernier, démissionnaire, à la présidence du conseil d’administration de cette société.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.