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LA
QUESTION D'EGYPTE

DERNIÈRE PARTIE[1].


VI

Nous avons dû nous arrêter sur les divers incidens qui ont marqué le passage de Gambetta au pouvoir et en retenir les détails essentiels, parce qu’ils marquent le moment où la France et l’Angleterre, cessant de lier leur politique, ont pris, chacune de son côté, des voies diverses, sinon opposées, parce que de cette conduite est né un dissentiment dont nous aurons à apprécier les fâcheuses conséquences, devant nous borner ici, pour ne pas anticiper sur les événemens, à fixer la position prise respectivement par les deux cabinets. La politique inaugurée à l’avènement de M. de Freycinet était en effet une politique nouvelle, celle de l’attente et du libre examen, sinon de l’abstention absolue. Elle méconnaissait les engagemens solennels pris par la note du 7 février et en dégageait l’Angleterre. Il pouvait y avoir désormais communauté de vues entre les deux gouvernemens, il n’y avait plus accord exclusif, ni même obligation de se concerter avant de s’expliquer avec les autres puissances ; l’un ne devait plus rien à

  1. Voyez la Revue du 1er novembre.