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LA TUBERCULOSE
ET
LES DOCTRINES CONTEMPORAINES

L’émotion que la découverte du professeur Koch, de Berlin, a produite il y a six mois, a fixé l’attention du monde entier sur la tuberculose. Jamais fait scientifique n’avait eu un pareil retentissement, n’avait soulevé un pareil enthousiasme. Ce bruit est maintenant apaisé et, de toutes les espérances qu’il avait fait naître, il n’est resté qu’une grande désillusion pour les médecins et un grand désarroi dans l’esprit des gens du monde. A l’inquiétude que cette inexorable maladie a toujours inspirée, est venue se joindre une crainte vague produite par l’idée de la contagion, une défiance douloureuse, une sorte de perplexité.

Les gens qui ne s’occupent guère d’habitude des choses de la médecine ont eu l’attention forcée par tout le bruit qui s’est fait dans la presse. On a agité devant eux des questions trop spéciales pour être bien comprises, trop graves pour ne pas inquiéter l’opinion. Il est donc nécessaire de répandre un peu de lumière sur ce problème, puisqu’il a été imprudemment soulevé et de mettre les choses au point, en montrant ce qu’il y a de fondé dans les appréhensions du public et ce qui est le fait de l’exagération, en indiquant les précautions qu’il est sage de prendre et celle dont il est puéril de s’entourer. Tel est l’objet de cette étude.


I

De toutes les maladies auxquelles l’espèce humaine est exposée, la tuberculose est celle qui fait le plus de victimes. Elle est plus