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l’escompte à Londres à 3 pour 100 et une affluence d’or sans précédent aux banques d’Angleterre et de France, les prix des fonds d’État ont peu varié. Mais si la rente française s’élève en liquidation par suite d’une nouvelle capitulation forcée des vendeurs, le reste de la cote sera encore entraîné, en quelque méfiance que des incidens récens doivent engager à tenir désormais des fonds comme la rente 4-34 pour 100 d’Italie, le 4 pour 100 extérieur d’Espagne et le 3 pour 100 portugais.

Le 3 pour 100 français est donc aujourd’hui à 95.12 comme il y a quinze jours, ex-coupon de 0 fr. 75 détaché. L’emprunt, sur lequel un versement de 140 millions devra être effectué le mois prochain, a reculé de 0 fr. 10 à 93.75, l’Amortissable est au même cours, à 0 fr. 05 près, 95.95, le 4 1/2 a fléchi de 0 fr. 17 à 105.17.

Bien que les efforts du ministre des finances du Portugal pour trouver les fonds nécessaires au paiement du coupon de juillet de la dette 3 pour 100 aient abouti in extremis, ce fonds d’État, qui avait si vivement repris sur les cours de panique du mois dernier, a rétrogradé de deux unités de 48 à 46. Les Cortès ont voté sans discussion toutes les propositions financières du cabinet et la loi de finances pour 1891-92.

Les propositions de M. Marianno de Carvalho comprennent l’établissement du monopole des allumettes et de celui des alcools, la réorganisation de la Banque du Portugal, l’adoption du double étalon monétaire, le paiement en rentes des entrepreneurs et des sociétés jouissant de garanties, enfin des économies. La rumeur qui prêtait au gouvernement l’intention de vendre quelques-unes des colonies a été démentie.

L’Extérieure est restée immobile à 74. La chambre des députés à Madrid a voté le projet de loi étendant à 1,500 millions de pesetas la circulation fiduciaire de la Banque d’Espagne et prorogeant le privilège de cet établissement. Ce projet est actuellement en discussion au sénat, où il se heurte à une très vive opposition.

La rente italienne s’est élevée de 93.77 à 94.15, puis a été ramenée à 93.75, sous la fâcheuse impression produite par les deux dernières séances du parlement du royaume. La situation financière demeure fort peu satisfaisante. Les ministres ont réalisé des économies pour 45 millions environ, mais les recettes ont diminué dans une proportion presque égale par rapport aux évaluations, de sorte que le gouvernement se trouve aux prises avec le même déficit sans pouvoir trouver d’économies nouvelles.

Le rouble a constamment fléchi depuis le milieu du mois, l’insuffisance probable de la récolte en Russie devant déterminer de grands achats au dehors. Les fonds russes ont reculé d’une demi-unité, le 4 pour 100 1880 de 98.50 à 98 et le Consolidé de 99 à 98.50. L’opération de conversion du second emprunt oriental 5 pour 100 en