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LE TARIF
DE
LA COMMISSION DES DOUANES

Nous avons, dans un précédent travail[1], signalé le caractère et les tendances du nouveau tarif de douanes que le gouvernement a présenté, en octobre 1890, à la chambre des députés. Ce tarif augmente, dans des proportions souvent très sensibles, les droits qui s’appliquent à l’importation des marchandises étrangères, soit en vertu des traités ou conventions expirant en 1892, soit même aux termes du tarif général, établi en 1881 après de longs et sérieux débats.

La chambre a nommé une commission de cinquante-cinq membres pour examiner le projet de loi. Cette commission, où les protectionnistes de l’agriculture et de l’industrie forment une écrasante majorité, a poursuivi ses études, sous la présidence de M. Méline, arrêté ses résolutions et rédigé ses rapports, qui serviront de base aux discussions prochaines de la chambre. Nous avons donc aujourd’hui, à la suite du tarif du gouvernement, le tarif de la commission. Si le premier est nettement protectionniste, le second est hypocritement prohibitionniste. Taxes augmentées, taxes nouvelles, rien n’y manque. En regard du tarif de la commission, celui du gouvernement paraît presque libéral. On se défend de vouloir rétablir la prohibition, qui est un vilain mot ; mais, en fait, on la restaure par la proposition

  1. Voyez la Revue du 1er mars.