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principe en est simple. Les machines avec lesquelles on fait de la gymnastique active consistent essentiellement dans un contrepoids pouvant se déplacer sur la longueur d’un levier, et auquel on imprime un mouvement de soulèvement à l’aide d’une poignée, d’une pédale, d’un dossier, etc., suivant la partie du corps qui doit être soumise à l’exercice. On peut « doser » l’effort imposé au malade, en déplaçant le contrepoids le long d’une règle graduée et en augmentant ou diminuant à volonté le bras de levier que forme cette règle. Quant à la « localisation » du travail dans tel ou tel groupe de muscles, elle s’obtient aisément en donnant au corps l’attitude voulue, et en appliquant la force du contrepoids à telle ou telle partie du corps ou des membres qu’il s’agit d’exercer. Pour mettre en jeu ces machines, il faut être tantôt debout, tantôt assis, tantôt couché ; tout est calculé de façon que l’effort auquel le contrepoids fait résistance soit bien limité au groupe de muscles voulu.

Les machines destinées à produire des mouvemens passifs ne sont pas actionnées par le malade lui-même ; ce sont elles, au contraire, qui, mues par la vapeur, communiquent au corps ou aux membres du malade diverses formes de mouvemens. Étant données les ressources infinies de la mécanique, on comprend qu’un inventeur ingénieux, doublé d’un anatomiste instruit, ait trouvé moyen de faire jouer dans tous les sens toutes les articulations du corps, à l’aide de ces machines. Et, en effet, les machines du docteur Zander produisent tous les mouvemens qu’un aide intelligent saurait imprimer aux diverses parties du corps des malades, et même quelques mouvemens spéciaux que l’aide ne pourrait provoquer.

La gymnastique mécanique ne constitue pas, au point de vue médical et hygiénique, un système à part. C’est seulement un autre mode d’application des mêmes mouvemens. Nous avons vu comment on obtient avec les machines des mouvemens actifs et passifs. On obtient de même, avec elles, les effets du massage. A l’aide de marteaux capitonnés, semblables, sauf le volume, à ceux que mettent en mouvement les touches d’un piano, on obtient les effets de la forme de massage appelée tapotement. Une autre forme, le pétrissage des muscles, est obtenue à l’aide du frôlement de deux épaisses courroies de cuir, rapprochées l’une de l’autre, et entre lesquelles on passe le bras ou la jambe. On produit le massage par effleurage, à l’aide d’un large tampon qui se déplace lentement dans le sens de la surface du corps, comme ferait la main posée à plat. — La gymnastique mécanique permet donc d’obtenir tous les effets de la gymnastique « à deux. »

Les machines du docteur Zander ont, à Stockholm, un très grand