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LA
REFORME ADMINISTRATIVE

III.[1]
LES CULTES.


I

Par le concordat de 1801, l’Église et l’État sont mariés ; par la force des choses, ils font mauvais ménage. Par le concordat, l’État prenait l’engagement d’aimer l’Église, l’Église prenait l’engagement d’aimer l’État. Aujourd’hui, l’État n’aime plus l’Église, l’Église n’aime plus l’État. Leur union est désormais trop orageuse pour n’être pas stérile. Le temps n’est-il pas venu de leur préparer, pour l’avenir, un divorce amiable ?

Mon but n’est pas, dans cette série d’études, de pénétrer successivement l’intimité de chacun des détails de notre organisme gouvernemental. Je prétends examiner seulement quelques types de rouages où les modifications que l’on peut concevoir en vue d’en simplifier le mécanisme serviraient de modèles à d’autres du même genre. Après l’intérieur et la justice, le ministère des cultes est, à mes yeux, une troisième branche de l’administration publique, susceptible d’une réforme aussi utile que les deux premières, tout

  1. Voyez la Revue du 15 octobre 1888 et du 1er juin 1889.