Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 97.djvu/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Parmi les fonds étrangers, les Russes présentent une plus-value égale à celle des fonds français, et aux fonds russes il faut joindre encore les valeurs turques, égyptiennes et helléniques, ce qu’on appelait naguère les valeurs à turban.

Le 4 0/0 russe des diverses catégories, 1880, 1888, 1889 et consolidés des chemins de fer sont aujourd’hui à 93.25 et le 4 0/0 1880, type premier de ces fonds, était, il y a un an, à 87, au moment de l’émission si brillamment réussie par la Banque de Paris et des Pays-Bas.

Le Turc s’est avancé de 15 à 17.65, ce qui constitue un progrès de 16 à 18 0/0, l’obligation de priorité ottomane est en hausse de 62.50 à 482.50 et l’obligation Douane de 52.50 à 405.

L’obligation unifiée d’Egypte a progressé de 50 francs à 470, l’Hellénique 5 0/0 de 35 francs à 475.

Voilà donc toute une série de titres sur lesquels les porteurs ont obtenu, outre un intérêt supérieur en général à 5 0/0, un accroissement de capital variant de 8 à 16 0/0.

On peut citer encore le 4 0/0 hongrois qui de 87 s’est avancé à 88.25, et le Portugais sur lequel la baisse récente laisse une légère plus-value de quelques centimes à 65.75.

Les porteurs de rente extérieure d’Espagne n’ont ni perdu ni gagné en capital, ou plutôt, après avoir vu ce fonds s’avancer de 73 1/2 aux environs de 77, ils ont assisté à un mouvement continu de recul qui l’a ramené à peu près à son point de départ, contre-coup de la révolution brésilienne et effet direct d’une situation financière qui devient véritablement inquiétante.

La rente italienne a fléchi de 1 franc environ ; plus exactement, la vigoureuse reprise effectuée sur ce fonds par la haute banque allemande, dans un intérêt plus politique que financier, n’a laissé subsister qu’une unité de la baisse qui avait d’abord fait reculer l’italien de 96 1/2 aux environs de 92.

Les consolidés anglais, qui ne donnent plus que 2 3/4 pour 100, n’ont pu reconquérir le pair de 100 francs, et perdent même 0 fr. 80 à 98.

Il nous reste à parler des fonds argentins et brésiliens, où de si importans capitaux anglais et français se sont engagés depuis deux ou trois années. On croyait trouver, de l’autre côté de l’Océan-Atlantique, un abri tranquille pour les capitaux que semblaient menacer des convulsions prochaines dans la vieille Europe. Triste expérience. La crise de l’or, à Buenos-Ayres, a fait tomber le 5 pour 100 argentin de 99 à 94, et le triomphe d’une insurrection militaire à Rio-de-Janeiro a précipité le 4 1/2 brésilien de 97.50 à 80, et le 4 pour 100, créé cette année même, de 92, cours du commencement de novembre, à 73.50.

Les placemens en actions de chemins de fer étrangers ont été