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être retardée au-delà du printemps de 1891. La disparition à peu près complète de l’épidémie a contribué au maintien des cours de la rente espagnole et raffermi en même temps ceux du Nord de l’Espagne et du Saragosse.

Le rouble a subi de nombreuses fluctuations à Berlin; mais la situation budgétaire de la Russie restant excellente à tous égards, les divers fonds 4 pour 100 de création récente ont conservé une tenue de grande fermeté. On a beaucoup remarqué, dans le discours prononcé par M. Germain à la chambre à l’occasion du budget, un passage où il montre la puissance du marché français poussant de 80 pour 100 au pair la rente russe, alors que celle-ci venait d’être en quelque sorte proscrite du marché de Berlin, tandis que la rente italienne, ayant perdu les sympathies françaises, a reculé du pair à 94 francs.

Les valeurs turques ont été constamment faibles sur l’ajournement de tous les projets attribués à la Banque ottomane, entre autres de celui qui visait la création d’une banque syndicataire ou Trust pour le relèvement ou la transformation des divers titres composant la dette de la Turquie.

Le Rio-Tinto et la Banque ottomane ont baissé lentement, par suite des réalisations successives du marché anglais. Plusieurs de nos valeurs nationales, au contraire, ont atteint, pendant ces deux dernières semaines, des cours plus élevés, la Banque d’escompte notamment, qui s’est avancée de 545 à 572.50. Cet établissement a émis, de concert avec le Comptoir national d’escompte, des actions de la compagnie des chemins de fer à voie étroite. On ignore encore le résultat de la souscription qui était, d’ailleurs, limitée aux actionnaires de ces deux institutions de crédit.

La Banque de Paris a été portée à 860, le Crédit lyonnais à 778.75. Le Comptoir d’escompte ancien, après avoir atteint le cours de 300 francs, a reculé à 280. Plusieurs sociétés de crédit, Banque d’escompte, Crédit mobilier, Banque internationale, ont constitué un syndicat pour l’acquisition des usines de l’ancienne Société des métaux dont le Comptoir d’escompte en liquidation est le principal créancier.

L’action de la Compagnie parisienne du gaz s’est élevée de 1,445 à 1,475, sur la probabilité d’une entente entre la Société et le conseil municipal de Paris, au sujet d’une prorogation de la concession et de l’abaissement du prix du gaz. La Banque de France, le Crédit foncier, les actions des chemins de fer français et du Suez, les obligations de chemins de fer et du Crédit foncier, toutes nos premières et solides valeurs de placement, se sont tenues sans variations à leurs plus hauts cours.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.