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malades ou des valétudinaires pendant la saison des bains. L’hôpital-hospice de la ville met, pendant la saison, plusieurs salles à la disposition des baigneurs indigènes et étrangers. De juin à septembre, on en reçoit de quatre à cinq cents. Ils sont nourris et logés pour 1 fr. ou 1 fr. 25 par jour. Il en vient d’une dizaine de départemens, soit à leurs irais, soit au compte des communes, soit à l’aide de fonds de secours votés par les conseils généraux. La durée du traitement est ordinairement de vingt jours, pendant lesquels on conduit régulièrement les enfans à la grève distante de 800 mètres, sur un char à bancs recouvert d’une tente.

L’hôpital Hinsch s’est transformé. Les bâtimens primitifs ont été remplacés par une habitation plus confortable. On y admet des malades de toute provenance ; mais ce sont les protestans méthodistes qu’on y trouve en plus grand nombre. Enfin l’église réformée de Cette a confié, en 1884, au docteur Adolphe Dumas, la direction d’un troisième établissement qu’on appelle le Lazaret. Il est situé à deux kilomètres de Cette, sur un plateau calcaire qui s’avance dans la mer comme un cap et se termine par une anse de sable fin admirablement disposée pour prendre des bains de mer. Cet établissement doit son nom à sa destination primitive. Il a été construit, en 1854, pour recevoir des convalescens revenant de Crimée. Il se compose d’une dizaine de baraques qui étaient inoccupées, lorsque le comité protestant a loué, pour ses baigneurs, les plus rapprochées du rivage. Ils n’ont que quelques pas à faire pour se rendre dans les cabines qu’on a placées sur la plage à leur intention. Le lazaret reçoit par an de 400 à 500 personnes de tout âge, réparties entre trois saisons de six semaines chacune. On n’y fait par conséquent que des cures d’été.

Cet établissement est bien situé ; le prix de la pension n’y dépasse pas 80 centimes, les conseils généraux pourraient par conséquent y envoyer leurs petits scrofuleux, sans s’imposer de grands sacrifices. Toutefois, il n’est pas aménagé pour un séjour d’hiver et on est obligé de l’évacuer à l’approche de la mauvaise saison.

En résumé, la station de Cette reçoit, chaque année, plusieurs milliers de baigneurs dont 1,200 ou 1,500 sont hospitalisés. Dans ce nombre, il y a à peu près un tiers d’enfans qui y passent une saison ; mais les maisons dans lesquelles ils sont recueillis sont plutôt des établissemens de bains de mer que des hôpitaux marins comme ceux dont je vais m’occuper maintenant.


II

Le premier sanatorium qui ait été fondé sur les côtes de France, et le plus important par ses dimensions, est celui de