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NI DIEU NI MAITRE. 845 PIERRE. Bon, bon, attends un peu, va!.. Je vais lui montrer le cas que je fais de lui et de ses pareils!.. Un spécialiste!., (a Jean.) Faites entrer ce monsieur. MEYNARD. AdieU, mon ami... (il lui serre la main et sort. Pierre reste seul une se- conde, ôte sa calotte, boutonne sa redingote, se redresse. La porte s’ouvre et Jean annonce :) Monsieur le docteur Benoît. SCÈNE SIXIÈME Le Docteur BENOIT, HERRE. BENOIT. Je ne vous dérange pas, mon cher confrère? PIERRE, froidement. Du tout, monsieur. BENOIT. Je suis venu au jour et à l’heure de votre consultation, afin d’être sûr de vous rencontrer... Mais ce n’esi pas au médecin, à l’illustre praticien que j’ai affaire... C’est au membre influent de l’Académie de médecine... PIERRE. On m’avait dit, monsieur, que vous songiez à vous porter can- didat au siège vacant... (l’était un bien digne homme que ce pauvre Loiseau... Sa mort a vraiment fait un vide parmi nous. Ces savans modestes et consciencieux, ces hommes qui dédaignent de se can- tonner dans un petit coin de la science, mais qui ont la noble am- bition d’en parcourir le champ tout entier, ces hommes-là se font rares, aujourd’hui, n’est-ce pas?.. Aussi l’Académie a-t-elle l’in- tention de se montrer très exigeante dans le choix d’un nouveau membre, je vous en préviens... BENOIT. J’espère, monsieur, que mes titres ne sembleront pas insuffisans à ses yeux. Mes ouvrages ont été accueillis avec faveur, non-seu-