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NI DIEU NI MAITRE. 811 ADRIENNE. Pour être libre! MEYNARD. Ah ! c'est bien, ça! A la bonne heure!.. J'aime les sentimens gé- néreux! Seulement, tu sais, ma petite Adrienne, on n'est jamais libre en ce monde. Au fond même, une femme mariée l'est peut- être moins qu'une jeune fille... Va, mauvaise tête, ne te plains pas trop de ton sort. C'est le pain blanc de la vie que vous mangez, vous autres jeunes filles, crois-moi... On en trouve de moins tendre, par la suite, tu verras!.. Demande à ta belle-mère, à qui tu en fais manger de bien dur en ce moment!.. THERESE, soupirant. Oh! oui, et de bien amer! SCÈNE SIXIÈME Les Mêmes, le baron de FAVREUIL, Maurice NOGARET. JEAN, annonçant. Monsieur le baron de Favreuil. (Favreuil entre, suivi de Maurice. Tous deux sont eu habit.] FAVREUIL, à Thérèse. Je vous présente mes hommages, madame... (n s'incline devant eiie qui répond par un petit salut froid.) BonSOlI*, docteur, (ils se serrent la main.) Mademoiselle Jauzon, je vous salue... (a Adrienne.) Rebonsoir, ma- demoiselle. MAURICE, à Adrienne. Bonsoir, petite sœur. Comment va, depuis hier? (Bas.) Oh! oh! Tu as tes yeux des jours de scène ! Est-ce que ça a chauffé, avec belle-maman, ce soir encore? ADRIENNE, bas. Oui... je te conterai cela... je lui en ai dit, va! MAURICE, bas. Oh! je m'en doute!.. (Haut à Thérèse.) Bonsoir, ma chère belle- mère... Comment vous portez-vous, ce soir?