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un pas de plus en avant ; elle préconisait et mettait à l’étude le système des ventes coopératives pour la production cotonnière. Malgré une opposition énergique de la part du commerce et des compagnies de chemins de fer, l’œuvre avait largement prospéré : les voies et moyens étaient trouvés. Le comité constitué pour la vente et le transport des cotons fut en mesure de porter la déclaration suivante à la réunion annuelle du 4 août 1886, assemblée à Cleburne, où quatre-vingt-quatre comtés étaient représentés :

« Étant donné que le coton est la récolte la plus importante, au point de vue financier, qui intéresse les fermiers de ce grand étal, le Texas ; que sa valeur, pour la dernière récolte, a été de 80 millions de dollars, d’après les prix déboursés par les filateurs, et de 64 millions de dollars seulement d’après la somme payée aux producteurs, soit une différence en moins de 16 millions de dollars, dont plus de moitié a constitué un bénéfice net pour les intermédiaires ; que la récolte de cette année promet de ne pas être inférieure à celle de l’année dernière ;

« Si une mesure n’est pas prise de concert par les producteurs du Texas, 8 ou 9 millions de dollars seront encore engloutis, au-delà des charges normales, en frais de transport, échantillons, pesage, inspection, classement, intermédiaires, etc.

« 8 ou 9 millions de dollars sont perdus chaque année par les producteurs de notre état, grâce à l’usage de faux poids, à un échantillonnage défectueux, à des fraudes, à des combinaisons malhonnêtes et à des prix de transport exorbitans.

« En conséquence, votre comité, après mûr examen de la question, propose que le système d’un marché coopératif des cotons soit adopté par les alliances des divers comités, comme le plus sûr et le plus prompt soulagement à offrir aux agriculteurs. »

Cette résolution fut adoptée à l’unanimité et l’expérience donna bientôt raison aux auteurs du projet. Enhardi par le succès, le comité recommanda ultérieurement le même système coopératif pour la vente directe de la graine de coton aux moulins à huile. De plus, on résolut de réclamer des compagnies la diminution des tarifs imposés au transport du coton. L’Alliance des Fermiers du Texas avait enrégimenté, à cette date, deux cent mille membres.

La seconde association, the Agricultural Wheel, ne prit naissance que deux ans et demi après la création de son aînée du Texas. Sans s’entendre avec elle, elle se proposa le même but. Son origine fut modeste : elle débuta par l’accord de sept membres fondateurs, qui se réunirent pour la première fois dans le comté de Prairie, dans l’état d’Arkansas, le 15 février 1882. Prenant modèle sur sa voisine et profitant de son expérience, elle n’eut pas de