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et latines, la langue et la littérature grecques, l’histoire et les antiquités du moyen âge, la littérature du moyen âge, le sanscrit et la grammaire comparée ; 5 cours complémentaires : philosophie, latin, français, allemand, langue sémitique ; 7 maîtrises de conférences : philosophie, science de l’éducation, histoire moderne, grec, anglais, grammaire, égyptologie, soit 23 enseignemens au lieu de 5.

A tous ces maîtres, anciens et nouveaux, on a donné, année par année, les auxiliaires indispensables à l’enseignement et aux recherches. J’ouvre la Statistique de 1888, l’article faculté de médecine de Paris. Je trouve, en 1877-78, 2 chefs des travaux pratiques, 3 directeurs et 6 chefs de laboratoire, 5 chefs de clinique, 3 prosecteurs, 5 aides d’anatomie, 12 préparateurs. En face, je relève, pour l’année 1887-88, 7 chefs des travaux pratiques, 8 prosecteurs, 14 aides d’anatomie, 31 préparateurs, 14 chefs de clinique, 14 chefs adjoints, 25 chefs de laboratoire. Partout ailleurs, c’est à l’avenant.

A tous, maîtres et étudians, l’accroissement des budgets a permis de donner des instrumens de travail. En premier lieu, des bibliothèques. Il n’y en avait pas avant 1879, ou, pour être tout à fait exact, il n’y en avait qu’à Paris et à la faculté de médecine de Montpellier. Maintenant, il y en a partout, et toutes sont ouvertes aux professeurs et aux étudians ; toutes sont au courant des principales publications savantes de la France et de l’étranger. Trois chiffres diront la rapidité de leur croissance et l’importance de leurs services. Au dernier recensement, celui de 1888, elles comprenaient 884,261 volumes ; elles avaient, la même année, prêté 512,252 volumes et reçu 122,786 lecteurs.

Aussi rapide, aussi profonde a été la métamorphose des laboratoires. Tout était à renouveler et à créer. En moins de dix ans, tout a été renouvelé ou créé. Il n’est pas une faculté des sciences, pas une faculté de médecine qui n’ait aujourd’hui son outillage complet d’enseignement et de recherches ; partout l’enseignement de celles des sciences qui relèvent de l’expérience se fait par l’expérience ; partout fonctionnent des travaux pratiques pour les élèves ; partout la recherche expérimentale est à côté de l’enseignement théorique. Il n’est pas jusqu’aux facultés des lettres qui ne commencent à avoir, elles aussi, leurs collections, fac-similés, estampages, photographies, moulages. — Feuilletons les budgets des facultés. Au lieu des sommes dérisoires d’avant 1870, nous y trouvons d’amples crédits pour les bibliothèques, pour les collections, pour les dépenses des laboratoires, pour les travaux pratiques des étudians. En veut-on quelques exemples tirés des budgets de 1888 ? A Paris, le crédit du matériel des bibliothèques universitaires a été de 72,330 francs,