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exposent celle qu’ils ont installée à l’Hôtel-Dieu de Marseille et qui sert à la fois au service de l’hôpital et aux habitans de la ville. Les étuves mobiles ont été imaginées par eux, lors de l’épidémie de suette qui a régné en 1887 dans le Poitou. Le système est le même ; seulement, l’appareil, au lieu d’être emprisonné dans un bloc de maçonnerie, est placé sur une voiture et peut ainsi être transporté sur les lieux où sévit l’épidémie. Elles ont rendu de grands services dans le Poitou, ainsi que le constate le rapport adressé au ministre du commerce par MM. Brouardel et Thoinot. Le modèle qui figure à l’Exposition a servi plus d’une fois, depuis qu’elle est ouverte, pour désinfecter les effets des Javanais, des Annamites, des Tunisiens, des Arabes et des Canaques, qui ne brillent pas, comme on le sait, par leurs habitudes de propreté et parmi lesquels on avait toujours à craindre de voir éclater quelque épidémie. Ce même pavillon renferme des pulvérisateurs à grande puissance, destinés à nettoyer les murs des hôpitaux, à l’aide de liquides antiseptiques, à désinfecter les wagons de bestiaux, les abattoirs, les écuries et les étables, avec leur matériel.

La maison G. -C. Bingham a également exposé deux modèles de l’étuve à désinfection locomobile du docteur G. Van Overbeck. de Meyer (d’Utrecht). Ce type se rapproche des étuves Thursfield et de celles que construit la maison Schœffer et Walcker de Berlin. Cette étuve ne pèse que 1 millier de Kilogrammes et son prix est de 2,500 francs. Elle est par conséquent économique ; mais elle ne présente pas autant de garanties, pour la destruction des germes, que celles qui fonctionnent avec la vapeur sous pression.

Les voitures publiques qui transportent les malades atteints d’affections contagieuses s’imprègnent également de leurs germes, et sont susceptibles de les transmettre. Les faits de scarlatine et de diphtérie contractées de cette façon, ne se comptent plus et, dans toutes les grandes villes, on a créé un service de voitures spéciales pour opérer ces dangereux transports. La ville de Paris a le sien, et elle expose dans un de ses pavillons la statistique des malades qui en ont profité de 1887 à mars 1889. Elle exhibe également un spécimen des voitures qui servent à transporter les blessés et les malades tombés sur la voie publique. On sait que c’est à l’initiative du docteur Nachtel que la ville de Paris doit la création du service des Ambulances urbaines qui fonctionne depuis un an.

Parmi les établissemens hospitaliers, ce sont les asiles d’aliénés qui ont fait le plus de frais pour l’Exposition. On y voit les plans en relief des asiles de Premontré et d’Armentières (ce dernier est en staff et de grande dimension) ; celui de l’asile départemental de Sainte-Gemmes-sur-Loire qui a été fait par les malades de