Page:Revue des Deux Mondes - 1889 - tome 95.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sauvé ; seulement la question n’est qu’ajournée, et elle reste d’autant plus grave, que l’agitation religieuse du pays de Galles ne tend à rien moins qu’à l’abolition de la suprématie du clergé officiel, à la séparation de l’église et de l’état. Cette question, qui peut devenir singulièrement sérieuse pour l’Angleterre, le ministère la retrouvera inévitablement devant lui, comme il retrouvera cette irritante et douloureuse question irlandaise qu’il se flatte toujours de résoudre, et qui renaît sans cesse sous toutes les formes.


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Le marché financier, du 16 au 23 août, nous a donné le spectacle d’une hausse rapide de nos fonds publics et de la grande majorité des valeurs françaises ou étrangères, mouvement facilité par l’excellente tenue des places de Londres, de Berlin et de Vienne. La Bourse célébrait à la fois l’extinction du boulangisme, le succès du colossal banquet des maires, et la perspective d’un automne calme, exclusivement consacré aux affaires, une fois les élections terminées et la France en possession de sa nouvelle chambre des députés.

Le 3 pour 100 fut ainsi porté de 85.47 à 85.95, l’amortissable de 88.90 à 89.45, le Crédit foncier de 1,280 à 1,295, la Banque de Paris de 735 à 752.50, le Nord de 1,733.75 à 1,757,50, le Gaz de 1,382,50 à 1,407,50, le Suez de 2,266.25 à 2,295, l’Italien de 92.90 à 93.32, le Busse 1880 de 90.60 à 92.05. Nous avons pris les exemples les plus saillans dans chaque groupe de valeurs.

Il y avait cependant plus d’une ombre au tableau ; tout d’abord le voyage de l’empereur Guillaume II à Strasbourg et à Metz, au cours duquel il devait prononcer une allocution nettement pacifique, et qui s’est achevé au contraire sans autre expression de la pensée du souverain qu’un toast banal à la prospérité de son fidèle Reichsland.

Puis survint la crise des banques en Italie. On apprenait, le lundi 25,