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française laissés de côté lors de la première organisation de l’Institut ; d’autres sortant, comme Volney, Garat, Bernardin de Saint-Pierre, etc., de la classe, maintenant supprimée, des sciences morales et politiques ; d’autres enfin, comme Delille, Lebrun, Ducis, etc., de la classe de la littérature et des beaux-arts.

Dans la troisième classe, Histoire et littérature anciennes, comprenant également, quarante membres, on avait fait entrer, outre plusieurs membres de l’ancienne seconde classe ou de l’ancienne Académie royale des inscriptions, les six érudits qui, dans la classe de la littérature et des beaux-arts, avaient composé la section dite des Antiquités et monumens.

Enfin le nombre des artistes réunis dans la quatrième classe, au lieu de rester limité à vingt-quatre comme dans l’ancienne classe de la littérature et des beaux-arts, était élevé à vingt-huit, non compris un secrétaire perpétuel, et devait se compléter tout d’abord par des nominations que le gouvernement ou plutôt que le premier consul se réservait de faire directement. De plus, une nouvelle section, la section de Gravure[1], venait s’ajouter aux sections maintenues de peinture, de sculpture, d’architecture et de musique, — sauf, pour celle-ci, la réduction à trois des six membres dont elle se composait quand elle était à la fois section de déclamation et de musique, et l’obligation de n’admettre à l’avenir aucun représentant de l’art de la déclamation. Or ceux qui étaient devenus membres de l’Institut à ce titre, Grandménil et Monvel[2], n’avaient pas personnellement démérité et ne pouvaient par conséquent être expulsés sans une iniquité véritable. On prit le parti, pour leur faire place, de laisser deux fauteuils vacans dans la section de peinture, de manière à ce que le nombre réglementaire des membres composant l’ensemble de la quatrième classe ne fût pas dépassé. Monvel et Grandménil demeurèrent annexés à la section de Musique, le premier jusqu’à ce que sa mort, survenue en 1812, permit à la section de peinture de lui donner un successeur dans ses propres rangs : le second, en attendant qu’on le casât dans la section de Théorie et d’histoire de l’art créée en 1815, supprimée au bout de quelques mois, après quoi il fut attaché de nouveau à la section de musique, à laquelle il appartenait encore lorsqu’il mourut en 1816. Le nombre des associés étrangers destinés à compléter la quatrième classe restait d’ailleurs fixé à huit[3], et celui

  1. Les trois membres nommés par arrêté du gouvernement pour composer cette nouvelle section furent : Bervic, graveur en taille-douce ; Dumarest, graveur en médailles, et Jeuffroy, graveur en pierres fines.
  2. Molé, nommé par arrêté du Directoire exécutif au mois de novembre 1795, et Préville, élu quelques jours plus tard par l’Institut, n’existaient plus en 1803.
  3. Tel avait été, en effet, le chiffre déterminé par la loi du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795). Seulement, aucun de ces huit associés étrangers dont chaque classe de l’Institut devait faire choix dès lors n’avait été nommé encore quand le XVIIIe siècle prit fin. Ce ne fut qu’un 1801, qu’on se décida à se conformer sur ce point aux prescriptions de la loi. La classe de la littérature et des beaux-arts élut cette année-là même l’illustre Hayn, l’année suivante, le sculpteur Canova et les poètes Klopstock et Wieland. Lorsque, en vertu de l’arrêté qui réorganisait l’Institut, la troisième classe fut devenue, en 1803, la classe des beaux arts exclusivement, elle nomma aussitôt, pour compléter le nombre de ses huit associés étrangers : les peintres Appiani et Benjamin West, le sculpteur Sergel et l’architecte Calderici, le compositeur de musique Guglielmi et le graveur Morghen.