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opérés au printemps dernier en faveur des fonds russes. Longtemps soutenue par les banquiers allemands, la rente italienne s’était déclassée en France. Le nombre des titres flottans allait s’accroissant à chaque liquidation. Le fardeau est devenu à la fin trop lourd, et en deux ou trois séances la spéculation berlinoise a dû abandonner deux ou trois points. Entre 92 et 93 francs, toutefois, des rachats ont commencé à se produire. On cote 93.35, et on peut compter sur le maintien de ce niveau pour un certain temps, sauf imprévu.

L’Extérieure, cotée il y a peu de temps encore 76 francs ex-coupon trimestriel, a rétrogradé en un mois à 74 et en deux ou trois séances de 74 à 72. On signalait une débâcle à Barcelone, l’impossibilité, pour la spéculation de cette place, de trouver à faire reporter ses positions. De plus, la Banque d’Espagne, avec un portefeuille tout gonflé de valeurs gouvernementales, atteignait la limite de sa circulation fiduciaire. Déjà, cependant, la période aiguë de ces embarras semble passée. Le Trésor espagnol, condamné à user d’expédiens jusqu’à la session prochaine des Cortès, augmentera encore ses engagemens, et la crise se terminera dans quelques mois par un gros emprunt. Les difficultés les plus fortes ont paru suffisamment escomptées par le cours de 72 francs. Des rachats sont intervenus et l’Extérieure a été relevée de 72 à 73 francs. Nous la laissons à 72.50 sur la nouvelle d’un emprunt de 50 à 80 millions en or que ferait la Banque d’Espagne auprès de maisons de banque de Londres ou de Paris, en donnant en nantissement une partie de son stock de 4 pour 100 amortissable.

Les fonds russes et le rouble ont monté. Le 4 pour 100 1880 cote 89.75 au lieu de 89.15 et les obligations consolidées des chemins de fer 89.25 au lieu de 88.75.

Le Hongrois a été à peu près immobile à 84. La situation budgétaire est bonne en Autriche-Hongrie, et les marchés de Vienne et de Pesth se reposent des grands efforts dépensés au commencement de l’année pour les conversions des anciennes dettes 5 pour 100. Les Chemins de fer, comme les Autrichiens et les Lombards, dont les recettes dans le second semestre de l’exercice sont pour une bonne part déterminées par le transport des céréales, ont été déjà affectés par les appréciations officielles concernant la qualité et la quantité du rendement prochain. Les titres des deux compagnies ont baissé de 10 francs à 470 et 251.25. Les Autrichiens toutefois, dans la dernière Bourse, se sont relevés de 5 francs à 475.

Le Portugais se tient à 65 et est assez justement recherché par les capitaux à ce cours. L’affaire du chemin de fer de la baie Delagoa ne semble pouvoir exercer aucune action fâcheuse sur la situation financière du pays.

Les valeurs ottomanes sont complètement abandonnées. Les informations lancées presque chaque jour d’Athènes et de Constantinople