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A TRAVERS L'EXPOSITION

II.[1]
L’ARCHITECTURE. — LES FEUX ET LES EAUX. — LE GLOBE.


L’ARCHITECTURE.

L’Exposition nous montre des directions nouvelles dans l’architecture. C’est un indice artistique et social de si grande conséquence qu’il faut s’y arrêter quelques instans.

Il n’y a qu’une voix sur la stérilité de notre siècle en architecture. Dans son rapport sur l’Exposition de Londres, le comte L. de Laborde écrivait déjà, il y a trente ans : « C’est un problème inexplicable pour les étrangers que la nullité de l’architecture française depuis la révolution de 1789, chez un peuple qu’ils sont habitués à considérer, depuis huit cents ans, comme l’initiateur et le chef de file… Comment expliquer qu’une société entière, que les découvertes de la chimie et de la physique jettent dans un courant d’innovations, de bouleversemens à tourner la tête, à rendre fou, au lieu de demander aux arts les innovations les plus excentriques, au lieu de repousser ce qui sent le vieux, la copie, la redite, ne se plaise que dans l’imitation la plus servile de tous les styles usés par les siècles ? » — Depuis la révolution jusqu’à nos jours, on a essayé tous les styles, l’égyptien et le néo-grec, le néo-gothique et

  1. Voyez la Revue du 1er juillet.