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la troisième classe dans tout ce qui concerne à cette époque l’action extérieure, et, à l’intérieur, les occupations réglementaires de l’Institut. Mal préparés, sinon étrangers, par la nature même de leurs études et de leurs occupations habituelles, à la plupart des affaires qu’il s’agissait de régler en commun ; perdus pour ainsi dire, en raison de leur petit nombre, au milieu d’une foule de savans, de philosophes, d’hommes politiques dont ils n’étaient en mesure ni de discuter à bon escient les opinions, ni même de parler couramment la langue, — ils leur abandonnaient le soin d’engager et de poursuivre toutes les entreprises, de tout diriger, de statuer sur tout, et se contentaient le plus ordinairement, à l’heure des votes, d’accepter de confiance des décisions qu’ils étaient censés devoir contrôler.

Le moment était proche, heureusement, où cette situation toute dépendante allait changer ; où, grâce à une répartition moins arbitraire des élémens et des forces qu’on avait d’abord systématiquement confondus, les diverses fractions de l’Institut acquerraient, sans préjudice pour l’ensemble, l’homogénéité qui manquait plus ou moins à chacune d’elles ; où la troisième classe, enfin, exclusivement composée d’artistes, aurait désormais son caractère bien particulier et sa physionomie bien nette.


HENRI DELABORDE.