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l’actif cédé à la Banque couvre le montant total de l’avance, et il se pourrait que la liquidation définitive de l’affaire laissât une perte à cette dernière.

Parmi les autres établissemens de crédit, le Crédit foncier a été le plus atteint par les dispositions moins optimistes du marché. Il a reculé de 1,327.50 à 1,287.50 et ne s’est relevé ensuite qu’à 1,305. La Banque de Paris a reculé de 6 fr. 25 à 750, le Crédit lyonnais, la Banque d’escompte, le Crédit mobilier se sont assez bien tenus. La Banque ottomane, dont l’assemblée générale vient de fixer le dividende à 12 fr. 50 pour 1888, a baissé de 10 francs à 521.25.

Malgré de nouvelles augmentations de recettes, les actions de nos grandes compagnies ont été plutôt offertes, celles du moins dont s’occupe la spéculation, le Lyon, le Midi et l’Orléans. Le Nord s’est tenu à 1,760, l’Est a gagné 2.50 à 802.50, et l’Ouest 17.50 à 947.50.

Le Saragosse et les Lombards ont maintenu respectivement leur prix de 303.75 et 257.50 ; mais, tandis que le Nord de l’Espagne s’est élevé de 385 à 403.75, les Autrichiens ont reculé de 513.75 à 506.25. Le Suez est en reprise de 12.50 à 2,352.50. L’insuccès de la grève des cochers a valu aux voitures une reprise de 15 francs à 800 francs. Les Omnibus sont restés à 1.275 et la Transatlantique aux environs de 600. Les espérances qui s’attachent aux négociations poursuivies par le général Türr auprès du gouvernement grec pour l’obtention d’une garantie en faveur des obligations de la compagnie du canal de Corinthe ont relevé les actions de 110 à 127.50.

Les actionnaires de la Société des anciens établissemens Cail, réunis en assemblée générale, ont décidé en principe la liquidation de la Compagnie et choisi un nouveau conseil d’administration pour la préparer. Cette décision a provoqué une vive agitation parmi la population ouvrière du quartier où est située l’usine Cail. Dans le parlement, le gouvernement a été invité à empêcher le projet de liquidation de se réaliser. L’État ne peut rien toutefois, car il s’agit d’une entreprise entièrement privée, qui ne prospérait point et risquait de succomber un jour sous le poids de ses charges. L’action, qui était tombée de 250 à 200 après la débâcle du Comptoir, s’est relevée à 220 et, depuis l’assemblée, à 250.

Le Panama est abandonné à 55. Le liquidateur, M. Brunet, grâce au projet de loi que vient de voter la chambre, pourra émettre au-dessous du prix antérieurement fixé les obligations à lots non souscrites en 1888. Il se procurera ainsi les ressources nécessaires pour envoyer une commission d’études dans l’isthme et faire vivre la compagnie quelques mois.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.