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L'ACADEMIE DES BEAUX-ARTS
DEPUIS
LA FONDATION DE L'INSTITUT

I.
ORIGINES.

L’Académie des Beaux-Arts forme depuis près d’un siècle une des classes de l’Institut de France ; mais pendant les premières années qui suivirent la fondation, en 1795, de ce grand corps, elle n’eut encore ni son caractère bien défini, ni sa fonction toute spéciale. Composée en partie des débris de l’ancienne Académie française et des débris de l’ancienne Académie royale de peinture et de sculpture, supprimées l’une et l’autre par la Convention deux ans auparavant, — en partie d’élémens empruntés au monde des lettres, de l’érudition, du théâtre même, la troisième classe de l’Institut primitif, celle que l’on avait intitulée Classe de la littérature et des beaux-arts, comprenait à la fois des poètes et des archéologues, des grammairiens et des artistes, des humanistes et des acteurs. Aux termes mêmes de la loi constitutive de l’Institut, elle était appelée, concurremment avec les deux autres classes, « à