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moralité étant nécessaires à un bon gouvernement, au bonheur de l’homme et au maintien de la liberté, les écoles et autres moyens d’éducation seront, avant tout, l’objet des encouragemens. »

Un directeur des écoles et trois administrateurs de district composent une commission autorisée à passer des marchés pour la fondation d’écoles et de collèges dans la nation choctaw. Les administrateurs de district choisissent dans leur ressort particulier les élèves à envoyer aux divers établissemens d’instruction, en fondant leur choix sur leur intelligence et leur faculté d’apprendre plus ou moins rapidement. L’administrateur local inspecte les écoles et tient un registre d’inscription des enfans choctaws de sept à treize ans. A dater du jour de l’inscription, les parens sont tenus de les envoyer à l’école voisine, sous peine d’une amende de 10 cents, à moins d’excuse valable, telle que mauvais temps, inondation ou maladie. Les Choctaws ont aussi des écoles d’orphelins soumises à des règlemens particuliers. Dans les unes et les autres, renseignement se fait en anglais.

Le Territoire indien a depuis longtemps ses journaux ; les Cinq-Nations en impriment onze ; l’un d’eux s’appelle le Téléphone.

Au point de vue du culte, les anabaptistes, les plus nombreux, ont 150 temples sur le domaine des Cinq-Nations ; ensuite, vient l’église épiscopale avec 52 ; puis les presbytériens avec 43. L’église catholique romaine a attaqué le Territoire en 1875, en fondant une petite école à Akota.

Moins de cent agens du gouvernement, aidés de la police indigène et des troupes fédérales, dirigent ce vaste territoire où l’on compte : 23,000 Cherokees, 18,000 Choctaws, 14,000 Creeks, 6,000 Chickasaws et 3,000 Séminoles.

On s’imagine volontiers ces Indiens comme des hommes à la peau cuivrée, les jambes serrées dans des mocassins, des plumes d’aigle aux cheveux et un tomahawk à la main. Ce costume et ces accessoires ne sont plus de mise chez les Cinq-Nations ; on ne les retrouve plus que dans les tribus du Far-West, à l’Opéra-Comique et dans les romans de Cooper. D’ailleurs, presque tous comprennent l’anglais, et, grâce au métissage, le type primitif tend à disparaître ; à tel point que lorsque l’on passe dans une ville indienne pour la première fois, on est tenté de se demander : « Où sont donc les Peaux-Rouges ? »

Le gouvernement fédéral, soucieux également de propager l’instruction en dehors du Territoire indien, a fondé partout, outre les écoles ordinaires, des écoles professionnelles et même des fermes-écoles. On compte actuellement, dans les réserves, 227 établissemens d’instruction de tout genre, desservis par 837 employés