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constitution des diverses régions stellaires, dont bien des indices font soupçonner la réalité. Mais, tout en réservant les conclusions qui pourront être tirées des jauges ou sondages du système sidéral, il faudra tôt ou tard reprendre ce grand travail de statistique, et la carte photographique va singulièrement faciliter la tâche des astronomes qui s’en chargeront.

Parlerons-nous des catalogues d’étoiles ? Les plus anciens, ceux d’Hipparque, d’Uugh-Beigh, de Tycho-Brahé, contenaient un millier d’étoiles ; ils avaient été faits sans lunette. Le catalogue, si précieux, que Bessel a tiré des observations de Bradley (faites à Greenwich vers le milieu du siècle dernier) et qui a, pour ainsi dire, inauguré l’astronomie de précision, n’en contient encore qu’un peu plus de 3,000. Celui qui est fondé sur les observations de Lalande, exécutées vers la fin du siècle, à l’observatoire de l’École militaire, et publiées, en 1801, dans l’Histoire céleste française (le catalogue n’a été publié qu’en 1847), comprend plus de 47,000 étoiles. L’Observatoire de Paris s’est attaché, depuis longues années, à les déterminer de nouveau avec le plus grand soin, pour former un nouveau catalogue, qui s’achève peu à peu sous l’habile direction de M. Gaillot. Les deux premiers volumes, comprenant 7,245 étoiles, ont paru en 1887, et cette publication fait ressortir l’étonnante précision à laquelle Lalande et ses collaborateurs ont atteint avec des instrumens en somme bien défectueux.

Le catalogue que Weisse a déduit des « zones » de Bessel contient environ 62,000 étoiles. Celui d’Argelander, fondé sur les « zones boréales » observées à Bonn, en contient 324,000, auxquelles M. Schœnfeld le successeur d’Argelander, a récemment ajouté plus de 133,000 étoiles, tirées de ses « zones australes. » Les zones de Bonn fournissent les positions, rapidement déterminées, des étoiles du ciel boréal et d’une partie du ciel austral, jusqu’à la 9e ou 10e grandeur. Nous avons déjà dit que M. Gill avait entrepris, au cap de Bonne-Espérance, de compléter cet inventaire pour le reste du ciel austral, par le moyen de la photographie ; on a d’ailleurs aussi, maintenant, pour cette partie du ciel, les zones que M. Gould a observées à Cordoba (République Argentine). Ajoutons qu’en 1867 la Société astronomique internationale a pris l’initiative d’une révision générale des zones de Bonn, que se sont partagée une quinzaine d’observatoires, et qui fournira la matière d’un nouveau catalogue. Il s’agit ici de relevés sommaires qui ne comportent pas une bien grande précision des lieux observés ; pour les étoiles plus brillantes, qui ne dépassent pas la 8e grandeur et qui sont beaucoup moins nombreuses, on possède une série de catalogues dressés avec plus de ligueur et fondés sur les moyennes