Page:Revue des Deux Mondes - 1889 - tome 92.djvu/639

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faudra faire une étude préalable de l’échelle des grandeurs photographiques d’étoiles, aviser aux moyens de déterminer la distorsion optique du champ de la lunette, étudier la méthode de mesure et de réduction des clichés, etc. Il importe beaucoup de déblayer ainsi le terrain, avant de commencer l’exécution de la carte, pour ne pas être arrêté ensuite par des obstacles imprévus.

On peut maintenant essayer de se faire une idée de la dépense qu’entraînera l’entreprise projetée. Les frais de la construction d’une lunette photographique sont évalués à 50,000 ou 60,000 francs ; les quinze ou seize lunettes dont on aura besoin coûteront donc près d’un million. En ajoutant à cette somme le prix des plaques, et, pour chaque observatoire, les appointemens d’au moins deux opérateurs pendant deux ans, on arrive à un total d’environ 1 million et demi. Il est vrai que les instrumens restent acquis aux établissemens qui les ont l’ait construire et que le travail pourra être confié au personnel existant. Mais l’exécution des photographies n’est pas la partie la plus coûteuse de l’entreprise. M. David Gill, dans un mémoire inséré au premier fascicule du Bulletin du comité international permanent, a élaboré un plan détaillé d’organisation du travail de cabinet qui devra être accompli en vue de la publication des résultats, et qui consistera, avant tout, dans la mesure et la réduction des clichés destinés à la formation d’un catalogue. Ce travail, d’une nature si spéciale, dit M. Gill, exige une pratique si parfaite et une organisation si habile, pour être mené à bonne fin sans trop de frais, qu’il faudra de toute nécessité en charger un bureau central. Dans ces conditions, voici quelle serait la dépense à prévoir.

M. Gill suppose que les clichés du catalogue seront faits, comme ceux de la carte, en double, et que charpie cliché couvrira 4 degrés carrés, de sorte que le nombre total des épreuves à mesurer sera d’environ 20,000. Le travail de mesures et de réductions pourra être exécuté, sous la direction d’un chef énergique et habile, par des jeunes gens des deux sexes, d’une intelligence moyenne ; il n’en faudra pas moins d’une trentaine, et l’achèvement entier du travail demandera de 17 à 25 années. La publication du catalogue marchera de front avec les calculs. Pour la carte du ciel proprement dite, il suffira d’envoyer aux abonnés, c’est-à-dire aux observatoires, sociétés ou nations en relation avec le Bureau, des positifs sur verre, obtenus au moyen des négatifs originaux. Ces copies seront exécutées par un photographe, assisté de deux aides. D’après un devis détaillé des frais qui résulteront de cette organisation, M. Gill pense que le budget du bureau central devra être, au minimum, fixé à 200,000 francs par an, mais