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du désert. Pour atteindre ce but, l’enseignement de la gymnastique a été introduit dans le programme des études. Des professeurs sont à ce titre attachés d’une manière permanente aux écoles du gouvernement. La jeunesse des écoles suit déjà avec ardeur les leçons de ces maîtres en gymnastique et paraît y trouver un salutaire délassement. Quelle surprise pour le monde entier, s’il était parlé un jour de l’activité orientale!

Il serait inutile et certainement fatigant pour le lecteur d’énumérer ici les programmes d’enseignement en usage dans les écoles supérieures de l’Egypte, programmes qui, d’ailleurs, se rapprochent beaucoup de ceux que l’Europe a adoptés. Toutefois, il est deux de ces institutions qui méritent d’être spécialement mentionnées, en raison des progrès qu’on y constate d’année en année, c’est l’école normale et l’école des arts et métiers. La création de la première remonte à 1880. Elle avait pour but de former des instituteurs et des professeurs pour toutes les écoles de l’Egypte. À cette époque, le gouvernement avait élaboré un vaste plan d’enseignement, dont les événemens qui suivirent, — rébellion d’Arabi, l’abdication d’Ismaïl-Pacha, les massacres d’Alexandrie, — empêchèrent la réalisation. Le gouvernement égyptien demanda alors à la France le personnel nécessaire pour organiser l’institution. Un directeur et deux professeurs furent envoyés de Paris au Caire. Ils sortaient de notre École normale. Les débuts ne furent pas brillans, et c’est seulement dans ces derniers temps que l’institution a pris tout à coup un développement considérable. Aujourd’hui, elle est placée par son importance à la tête des établissemens scolaires. Si exigu est devenu le local qu’elle occupe, par suite d’une affluence toujours croissante d’élèves nouveaux, que le khédive vient de mettre à la disposition du directeur le palais de Kasr-el-Nousha, situé sur la belle route de Chubrah. C’est un don royal, magnifique, et qui témoigne de la constante sollicitude que ce prince porte à tout ce qui touche à l’enseignement. Le palais porte désormais le nom d’École Tewfik.

Voici, en résumé, le règlement organique de l’école normale, tel qu’il émane du ministère de l’instruction publique. Elle est divisée en trois cours : 1° un cours primaire dont les travaux sont assez analogues à ceux des écoles primaires de France. Durée des études, quatre ans; 2° un cours préparatoire; les études, qui durent également quatre années, font suite à celles de l’école primaire. Ce cours, qui comprend 120 élèves, a pour but de préparer les jeunes gens aux fonctions administratives, aux écoles spéciales de droit, de médecine et normale. Les programmes tiennent à la fois de ceux de nos écoles primaires supérieures et de ceux de nos lycées