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circonscription qu’elle exploite ; d’autant plus que les présidens de commission, entrant en fonctions comme capitaines, et pouvant y être maintenus jusqu’au grade de colonel inclusivement, consacrent, pour ainsi dire, toute leur carrière au service de la remonte, dont la spécialité exige des aptitudes et un goût particuliers.

Chaque circonscription de remonte est desservie par un nombre de dépôts en rapport avec l’importance de sa population chevaline.

Les commissions commencent leurs tournées d’achat au mois de mai et les terminent à la fin de septembre. Quelque temps avant l’ouverture des opérations, chaque président fait publier l’indication des localités et de l’époque où se tiendront les marchés de remonte (Remonte-Märkte).

Au jour dit, la commission se transporte dans la localité indiquée et achète, de gré à gré, les chevaux de trois à quatre ans[1]. Les régimens de cavalerie les plus rapprochés du lieu où se tiennent les marchés ont été également avisés, par le président, d’avoir à mettre à sa disposition un certain nombre de cavaliers et de sous-officiers destinés à conduire dans les dépôts de remonte les chevaux achetés par la commission.

Chaque année, l’inspecteur des remontes communique à tous les corps le plan de remonte, élaboré au ministère de la guerre et fixant les détails d’exécution, le nombre et la composition des détachemens, le lieu et la date de leur mise en route, soit par voie de terre, soit par chemin de fer. Les régimens y trouvent les indications les plus détaillées relativement à l’incorporation des jeunes chevaux qu’ils doivent recevoir.

De toutes les provinces de l’Allemagne, c’est la Prusse orientale qui fournit le plus de chevaux à la remonte : 65 pour 100 des animaux achetés par les commissions prussiennes sont originaires de cette région.

Outre les six commissions prussiennes, il existe, avons-nous dit, une commission spéciale pour la Bavière. Elle achète quelques chevaux faits dans le royaume même, avec une certaine majoration de prix : 1,275 francs par cheval de trait et 1,375 francs par cheval de selle, nés et élevés en Bavière. Ceux-ci sont destinés à l’école de cavalerie de Munich. Mais la commission bavaroise achète dans la province de Prusse les chevaux destinés à peupler les dépôts de remonte bavarois.

La base de l’organisation militaire allemande est la fixité et la permanence de l’effectif de chaque fraction constituée. Il est admis

  1. On n’achète de chevaux de cinq ans que pour l’artillerie-trait et dans de faibles proportions ; ils sont dirigés immédiatement sur les corps destinataires.