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REVUE DRAMATIQUE

AU THEATRE LIBRE

II.[1]
D’UN NOUVEL ART DRAMATIQUE.

Voilà donc, au Théâtre Libre, l’homme et la société. L’homme : un animal malade, moribond, mort… Jeune, il est volontiers phtisique : nous avons là deux cas de phtisie, — pour les deux sexes (Au mois de mai, la Fin de Lucie Pellegrin). Plus tard, il a le choix entre la sclérose du cœur (Esther Brandis), l’apoplexie (la Pelote), et quelque autre maladie qui donne plus de chances de mourir dans un lit (Entre frères). Accessoirement, il a ce moyen d’en finir à un âge quelconque : la guillotine (En famille). En somme, après avoir langui plus ou moins, c’est toujours un cadavre (la Pelote, Esther Brandis, Lucie Pellegrin, Entre frères). Un hôpital, une morgue, tel est l’aspect de ce répertoire.

L’animal en question est aussi un méchant animal : égoïste, uniquement occupé de satisfaire ses instincts, dont le principal, dans l’état

  1. Voir la Revue du 1er septembre.