Oui, vous avez bien lu, 305 millions ! Un budget plus considérable que celui de maint état ! Quel merveilleux appât ! Comment résister à la tentation de le mettre en coupe réglée, d’en Faire un instrument de règne et de propagande ? Que sera-ce lorsque nous jouirons du fameux budget socialiste de 500 à 600 millions prophétisé par MM. Chabert et Cie ! le conseil se vante de sa bonne gestion économique : on va Voir ce qu’il faut en penser, ce qu’il convient d’en rabattre. En tout cas, doit-on lui savoir gré de sa modération forcée, lorsque chaque jour il vote des résolutions qui engagent de nouvelles dépenses et que ses tuteurs légitimes sont contraints d’annuler ? Est-ce le prodigue, est-ce son conseil judiciaire qu’il faut féliciter de n’avoir pas gaspillé toute la fortune des mineurs ? Jugeons donc le conseil municipal, non-seulement d’après ce qu’il met dans le budget, mais d’après ce qu’il prétend y mettre, non-seulement d’après ses actes approuvés, mais d’après ses votes, et puisqu’il aspire à disposer de notre argent sans contrôle, voyons ce qu’il en ferait si le contrôle n’existait point.
En 1862, après l’annexion des communes suburbaines, Paris avait 1,726,000 habitans, l’octroi rapportait 77,860,000 francs, le budget atteignait le chiffre de 191,600,000 francs. Voici quelques-uns de ses articles :
Dette municipale. | 25.000.0000 francs. |
Préfecture, mairie centrale | 1.000.000 |
Service du conseil municipal | « |
Cultes | 150.000 |
Voie publiques | 14.000.000 |
Promenades, plantations | 2.400,000 |
Eaux, égouts, éclairage. | 2.200.000 |
Assistance publique | 11.400.000 |
Lycées, collèges | 140.000 |
Instruction primaire et écoles supérieures | 2.500.000 |
Préfecture de police | 12.200.000 |
Centimes communaux | 2.688.500 |
Entrepôts et loyers communaux | 420.000 |
Redevances diverses du gaz | « |
Taxes funéraires et concessions | 1.450.300 |
Redevances des eaux | 3.870.000 |
Plaçons à côté de ces chiffres ceux du budget de 1888, les principaux chapitres de recettes dans le projet de l’administration. Chiffres et comparaisons parlent avec éloquence :