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place depuis le commencement du mois. Elle a en quelque sorte déterminé les fluctuations de nos fonds publics. Le 3 pour 100, compensé à 83.25, s’est élevé à 83.50, pour revenir à 83.40. L’amortissable s’est tenu au-dessus de 86 francs, le 4 1/2 entre 106.55 et 106.72.

Les négociations sur les valeurs du comptant ont continué à attester l’extrême faveur dont jouissent auprès de l’épargne les obligations de nos grandes compagnies de chemins de fer. C’est toujours de ce côté que se porte la masse des capitaux disponibles, bien qu’au-dessus de 400, étant donné le prix des rentes, la marge de hausse soit à peu près nulle. Les obligations des chemins algériens se tiennent à 25 francs environ au-dessous des prix moyens des titres similaires des grandes compagnies. Quant aux actions de celles-ci, elles ont très légèrement progressé, sans intervention apparente de la spéculation. Les plus favorisées ont été le Nord, le Lyon et l’Orléans. Certaines obligations étrangères, notamment celles du Crédit foncier mutuel russe et de la Banque centrale du Crédit foncier de Russie, ont bénéficié du retour de faveur qui s’est produit à Berlin sur les fonds d’état russes et sur le rouble.

La confiance dans le maintien de la paix et l’amélioration du change ont provoqué une reprise marquée sur les actions des chemins Autrichiens et des Lombards. Le Nord de l’Espagne et le Saragosse sont toujours immobiles. Les Méridionaux d’Italie ont atteint 815, sous l’influence d’augmentations constantes du trafic.

La Banque de France est en reprise de 50 francs à 3,575. Le Crédit foncier procède à l’émission de ses 31,000 actions nouvelles, réservées aux porteurs des actions anciennes. De 1,453, cours de compensation de fin juin, cette valeur a été ramenée à 1,345. Mais cette différence de cours comprend à la fois un coupon de 32 francs, détaché le 6 courant, et le déport représentant le droit à la souscription. L’action non estampillée est cotée 1,420. Le Crédit lyonnais est en reprise de 575 à 580. Le Crédit mobilier gagne une quinzaine de francs, grâce au succès qu’a obtenu l’émission, faite sous ses auspices, des obligations de la Compagnie des chemins de fer de Porto-Rico. La Banque russe et française s’est également avancée de 502 à 515 francs.

Les Rio-Tinto et les Métaux ont subi de larges oscillations. La dernière valeur reste en baisse de 60 francs à 712. Les voitures sont recherchées à 770. Les Omnibus se sont bien tenus à 1,090, malgré le vote rendu hier par le conseil municipal de Paris et qui a prononcé la déchéance éventuelle de la compagnie. Le Suez, très ferme, s’est tenu, après détachement du coupon, à 2,130. L’augmentation des recettes, depuis le 1er janvier 1888, atteint 4,300,000 francs.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.