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à lois. La spéculation a réalisé sur le fait accompli, et l’action est revenue à 382.

Une lutte très vive est engagée à Londres et à Paris sur les prix du cuivre et des actions des entreprises de production de ce métal. Les cours du Rio-Tinto, du Tharsis et d’autres sociétés ont été agités par de violens soubresauts ; il en a été de même pour l’action de la Société des Métaux, cette compagnie étant le principal instrument d’action du syndicat qui a porté la prix du cuivre à 81 livres sterling et réussit jusqu’ici à le maintenir à ce niveau élevé.

Les actions des autres sociétés industrielles ont été à peu près immobiles, sauf celles des voitures, en hausse de 25 francs, sur des prévisions d’augmentations de recettes et de bénéfices nets en 1888 et surtout en 1889.

Le sénat a voté, dans sa séance du 5 juin, le projet de loi déjà adopté, le 28 avril dernier, par la chambre des députés, autorisant la Compagnie du canal interocéanique de Panama à émettre des obligations à lots jusqu’à concurrence d’un capital effectif de 720 millions, dont 600 millions pour l’achèvement du canal à écluses le 1er juillet 1890, et 120 millions pour le paiement des lots et le remboursement du capital total de l’emprunt en quatre-vingt-dix-neuf ans. La loi a été promulguée le 9 juin, et la compagnie a immédiatement fait connaître les conditions de la souscription publique, fixée au 26 courant. L’emprunt est divisé en deux millions d’obligations à lots, émises à 360 francs chacune, rapportant 15 francs par an, payables semestriellement les 1er juin et 1er décembre de chaque année, et remboursables par des lots, ou à 400 francs, dans un délai maximum de quatre-vingt-dix-neuf ans. Le service de l’intérêt sur ces titres incombera seul à la compagnie. Le remboursement à 400 francs et le paiement des lots seront assurés par un dépôt de rentes françaises ou de titres garantis par le gouvernement français, dépôt qui sera administré par une société civile spéciale, indépendante de la Compagnie de Panama. En dehors de l’amortissement qui se fera chaque année par le paiement des lots, l’amortissement à 400 francs commencera à partir de 1913. Pendant les vingt-cinq premières années, il y aura six tirages par an, comprenant ensemble 366 lots, pour une valeur totale de 3,390,000 fr., entre autres 3 lots de 500,000 francs, 3 de 250,000, 6 de 100,000, etc. A partir du 16 août 1913 et jusqu’à complet amortissement, il y aura quatre tirages par an, comprenant ensemble 236 lots, pour une valeur totale de 2,200,000 francs, entre autres 2 lots de 500,000 francs, 2 de 250,000, 4 de 100,000, etc.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.