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LA
MAISON DE L’OUVRIER

La question des logemens à bon marché est en ce moment à l’ordre du jour. La France, après s’être laissé devancer par les nations étrangères, est entrée dans la voie des études sérieuses qu’exige la solution de cet important problème. Un comité s’est formé, au sein de la Société d’économie sociale, afin de procéder à une enquête semblable à celles qui ont été poursuivies, avec tant de succès, en Angleterre et en Belgique, il y a quelques années. Il a rédigé un questionnaire sur le modèle de celui de Bruxelles et l’a répandu dans le pays tout entier. Les communications ont afflué de toutes parts, et c’est alors que le gouvernement, s’associant à cette initiative, a pris l’idée à son compte. Il a donné une place à l’économie sociale dans la grande Exposition internationale de 1889, et l’une des sections de ce groupe, la 11e est consacrée aux habitations ouvrières. De nombreux spécimens de ces logemens y seront exposés, en même temps que tous les documens qui s’y rattachent. Il n’est donc pas hors de propos, au moment où tout le monde va s’en occuper, de montrer où en est la question et d’indiquer les phases par lesquelles elle a passé.


I.

Le problème du logement ouvrier est posé depuis le jour où de grandes agglomérations de travailleurs se sont formées, autour des usines, dans les centres de production. Il va se compliquant de plus en plus, à mesure que l’industrie se développe et qu’elle emploie plus de bras ; il a son minimum d’intensité dans les contrées