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réunions de contrôle en temps de paix. Au moment de l’entrée en vigueur de la loi du 11 février 1888, l’effectif de la landwehr du premier ban, formé par les hommes sortis de la réserve, peut être évalué à 600,000 hommes au moins, contre environ 1 million d’hommes pour le second ban. Jusqu’alors, le budget militaire portait 277 commandemens de districts, Landwehrbezirkscommandos, dont les chefs s’occupent particulièrement des sujets du Beurlaublenstand, c’est-à-dire de l’effectif des hommes en congé, soit qu’ils appartiennent à la réserve de l’armée active ou à la réserve de remplacement, soit qu’ils se trouvent inscrits dans l’un ou l’autre ban de la landwehr. En cas de mobilisation, le commandant de district de la landwehr est chargé de rassembler les réservistes et les hommes de l’armée territoriale pour les diriger sur leurs corps respectifs. Pour faciliter la tâche de ces officiers supérieurs, l’autorité militaire a partagé les districts de landwehr en circonscriptions de compagnie, délimitées de manière à correspondre aux subdivisions administratives inférieures. Ces circonscriptions de compagnies étaient au nombre de 1,140 au mois de janvier 1888, placées chacune sous la surveillance d’un sous-officier appelé Bezirksfeldwebel, intermédiaire immédiat entre l’autorité militaire et la population.

L’exposé des motifs de la loi du 11 février 1888, touchant le service dans la réserve et dans la landwehr, affirme l’obligation de rendre disponibles pour la défense du territoire national tous les sujets allemands capables de porter les armes. On y voit exprimé l’avis que cette obligation ne paraîtra trop lourde à aucun des intéressés en tant qu’il s’agit de défendre l’indépendance de la nation. Aussi bien, les hommes du landsturm ou de la levée en masse, qui comprend tous les sujets valides de dix-sept à quarante-cinq ans, non encore incorporés dans l’armée de terre ou dans la marine impériale, peuvent être appelés à renforcer les corps de la seewehr et de la landwehr. Avant l’application de la loi nouvelle, dont l’effet a été d’augmenter beaucoup les effectifs de la landwehr, on comptait dans toute l’étendue de l’empire, pour la formation des cadres de l’armée territoriale, 259 circonscriptions de bataillons ordinaires, 4 circonscriptions de régimens à 2 bataillons, 13 circonscriptions de bataillons de réserve, soit en tout 280 districts de bataillon. Il y avait alors par circonscription de recrutement, pour l’armée de ligne, 4 districts de landwehr, avec autant de bataillons, groupés deux par deux, qui formaient nominalement des régimens de landwehr correspondant à ceux de l’armée active. L’augmentation numérique des hommes inscrits dans la landwehr nécessitera la formation de nouveaux régimens, avec un plus grand nombre de bataillons. Pour l’équipement et l’armement de ces effectifs de la