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Les fonds russes ont remonté avec vivacité ; le 4 pour 100 hongrois a repris également. Des demandes constantes, fondées sur la bonne situation des finances égyptiennes, d’après des documens officiels récemment publiés, ont fait avancer l’obligation unifiée de 387 à 402 francs.

Le parlement anglais a voté la conversion des Consolidés 3 pour 100 proposée par M. Goschen, et la grande entreprise du chancelier de l’échiquier est en pleine voie d’exécution. L’opinion publique paraît assez indécise sur le succès, mais M. Goschen se montre très confiant. Pour les porteurs de rente britannique qui auront accepté la conversion, les effets de celle-ci, c’est-à-dire la réduction de l’intérêt de 3 à 2 3/4 pour 100, ne commenceront qu’à partir, soit du 1er avril 1889, soit du 1er avril 1890, selon qu’il s’agit de l’une ou de l’autre des deux grandes catégories de Consolidés.

Le ministre des finances de la Grande-Bretagne a d’ailleurs bien choisi son moment. L’argent est d’une abondance extrême à Londres et y produit la hausse des fonds internationaux comme des valeurs locales. Les prêts à court terme sont à 1 1/2 pour 100, la Banque d’Angleterre a abaissé le taux de son escompte à 2 pour 100, et la liquidation au Stock-Exchange a été très facile à 2 et 2 1/2 pour 100.

La liquidation s’est faite en hausse à Londres sur toutes les valeurs ; du milieu de mars à la fin du mois, la progression a été de 1/4 sur le 3 pour 100 français, 7/8 sur l’Italien, 1/4 sur le 3 pour 100 portugais, 1/4 sur la rente hongroise, 1 1/2 sur le Russe 5 pour 100 1873, 2 1/4 sur l’Unifiée, 2 à 3 unités sur les fonds turcs spécialement gagés, 2 à 3 sur les Chemins mexicains.

Malgré la contradiction qui règne dans les informations relatives à l’état de santé de l’empereur Frédéric, c’est la hausse qui a fini par prévaloir à Berlin. Elle a porté principalement sur le rouble et les fonds russes de toutes catégories, sur l’obligation unifiée, la rente italienne et les valeurs de banques, locales ou autrichiennes, notamment la Disconto-Gesellschaft et le Crédit mobilier d’Autriche.

Le marché de Berlin a été de plus occupé cette quinzaine par l’émission d’un emprunt mexicain dont s’est chargé un syndicat, comprenant, outre la Banque du Mexique, les maisons Bleichrœder à Berlin et Gibbs à Londres. Il s’agissait d’un fonds 6 pour 100 offert à 78 1/2 pour 100 pour un montant de 3,700,000 livres sterling, c’est-à-dire pour la partie prise ferme par le syndicat, celui-ci ayant une option sur le solde de l’emprunt total autorisé par le congrès mexicain le 7 décembre 1887 jusqu’à concurrence de 10,500,000 livres. Le produit de l’opération doit être affecté au remboursement d’anciens emprunts, à la conEolidation de la dette flottante et à des travaux d’utilité publique. Le service de l’emprunt est gagé par des revenus assignés pour un montant d’environ 19 millions de francs. Le succès de l’émission a été