Démocrates soc. | 124.655 | 351.952 | 437.158 | 311.961 | 549.990 | 763.128 |
Parti du peuple | 18.741 | 21.739 | 66.138 | 103.422 | 95.891 | 88.816 |
Guelfes hanovriens | 52.341 | 73.436 | 100.288 | 86.704 | 96.388 | 112.827 |
Particularistes | 8.517 | 18.644 | 50.675 | — | — | — |
Alsaciens-Lorrains | — | 234.545 | 130.484 | 152.991 | 165.571 | 233.685 |
Danois | 18.221 | 19.856 | 16.145 | 14.398 | 14.447 | 12.360 |
Indéterminés | 79.119 | 46.318 | 14.721 | 15.210 | 12.689 | 59.253 |
Ensemble | 3.892.160 | 5.190.254 | 5.760.947 | 5.097.760 | 5.662.957 | 7.540.938 |
Pour la complète intelligence de ce tableau, il nous suffira de rappeler que les trois premiers groupes, les conservateurs, le parti de l’empire et les conservateurs libres, forment ensemble la droite de l’assemblée, que le groupe du centre se compose d’élémens cléricaux et particularistes, que l’union libérale formée en 1881 représente une fraction libre-échangiste appartenant auparavant au groupe national, et qui s’est jointe depuis aux progressistes. Le parti du peuple peut être considéré comme un petit groupe de républicains modérés, tandis que les particularistes indépendans inclinent à gauche, sans se rattacher d’ailleurs à une autre fraction importante. Quant aux Guelfes hanovriens, aux Polonais et aux Danois, considérés comme des adversaires-nés de l’empire, ils sont classés souvent avec les démocrates-socialistes, dont ils ne partagent pourtant pas les tendances révolutionnaires. Aucun autre groupe du parlement ne se développe dans une proportion aussi forte, d’une manière aussi constante, que les démocrates socialistes. Aucun ne profite autant, pour sa puissance propre, de l’accroissement de la population, surtout dans les pays industriels de l’empire. D’après la loi électorale du 31 mai 1869, en vigueur pour les élections au Reichstag, est électeur tout citoyen allemand âgé de vingt-cinq ans révolus, jouissant de ses droits politiques, et ne recevant pas de secours de l’assistance publique. Tout électeur est éligible comme député, et le nombre des députés s’élève à 397 en tout : ce chiffre n’a pas varié depuis l’introduction de la constitution de l’empire et son application à l’Alsace-Lorraine, malgré l’accroissement considérable de la population.
Cet accroissement, qui n’a pas été de moins de 413,000 individus par an, pour la période de 1871 à 1885, profite presque exclusivement aux démocrates socialistes. En comptant l’excédent des naissances sur les décès, l’augmentation annuelle dépasserait un demi-million d’habitans ; mais l’émigration pour les pays d’outre-mer enlève à elle seule annuellement près de 100,000 individus à l’Allemagne. Bien que l’excédent des naissances sur les décès présente une proportion bien plus forte à la campagne que dans les villes,