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30 juin 11 juillet Baisse
Russe 5 0/0 1862 98.40 96.00 2.40
» 4 0/0 1867 86.50 84.50 2.00
» 4 0,0 1869 86.70 84.25 2.45
» 5 0/0 1870 102.35 101.50 » 85
» 5 0/0 1873 97.25 94.50 2.75
» 4 1/2 1875 91.45 87.75 3.70
» 5 0/0 1877 102 00 96.75 ex. c 3.35
» 4 0/0 1880 82.85 78.80 4.05
» 6 0/0 1883 109.75 107.75 2.00
» 5 0/0 1884 97.15 94.00 3.15


Le marché des fonds russes était autrefois à Londres, à Amsterdam, à Paris, et, pour une part modeste seulement, à Berlin. Les ministres des finances de Russie ont laissé, depuis la guerre de 1870, le marché allemand accaparer peu à peu presque toute la clientèle des fonds russes. On voit aujourd’hui le résultat de cette fâcheuse politique. Le jour où il plaît à la spéculation allemande, pour servir des intérêts d’ordre purement politique selon toute vraisemblance, de provoquer sur ces fonds un mouvement de baisse d’une ampleur menaçante pour le crédit du gouvernement de Saint-Pétersbourg, il n’est plus au pouvoir des autres marchés de s’opposer à une telle dépréciation.

Le contre-coup n’a pas tardé à se faire sentir sur les autres fonds étrangers. Malgré le détachement d’un coupon semestriel, l’italien perd 0 fr. 50 à 96.92; le Hongrois plus d’une unité à 80 1/4; l’Extérieure une demi-unité-à 66; le Portugais 0 fr. 40 à 56.30. Le Turc, qui, depuis la liquidation, s’était rapproché de 15 francs, a été ramené à 14.50; l’Unifiée a perdu 3.75 à 376. Dans la journée du mardi 12, les fonds russes se sont sensiblement relevés à Berlin et à Londres. L’Italien a repris le cours de 97 francs et finit à 97.12. Notre 3 0/0 reste à 81.15.

En résumé, la plupart des fonds étrangers, après une hausse rapide au lendemain de la liquidation, ont été ramenés aux cours de compensation, même un peu au-dessous. Nos rentes, au contraire, après le recul de lundi, ont conservé une bonne partie de l’avance qu’elles avaient acquise au début de la quinzaine. Le succès très vif obtenu par le cabinet Bouvier par le vote, à une forte majorité, de l’ordre du jour pur et simple sur l’interpellation de l’extrême gauche, a contribué à maintenir le 3 pour 100 aux environs de 81 francs. Le parti radical est sorti malmené et meurtri de l’aventure où il s’était imprudemment engagé. Ses orateurs les plus marquans ont fait piètre figure dans le débat; le général dont ils ont pris la fortune sous leur égide n’a pas eu plus à se louer de la tournure et de l’issue de l’interpellation. La spéculation aurait peut-être cherché à mettre à profit la victoire du cabinet, si la démission de M. Floquet, certaines appréhensions -