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REVUE LITTERAIRE

LE DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE l’ACADÉMIE ET l’HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE.

Maintenant que le chiffre des Quarante est accompli; que l’auteur de Francillon, quand paraîtront ces lignes, aura fait les honneurs de l’Académie française à celui de l’Epée d’Angantyr et du Cœur d’Hiatmar, poèmes barbares ; qu’il ne restera plus à y recevoir que M. le vice-recteur de l’Académie de Paris ; et qu’ainsi la docte Compagnie « n’aura plus dans son sein un seul fauteuil vacant, » ne pensera-t-on pas que c’est le moment de parler un peu d’elle, c’est-à-dire de ses occupations? puisque n’ayant, en effet, le moindre candidat ni à déprécier ni à faire valoir, nous en pouvons parler sans complaisance ni malice. Aussi bien, si nous ne croyons pas, comme on l’entend dire quelquefois, que l’Académie soit maîtresse chez elle, — Ce qui n’irait à rien moins qu’à lui ôter son caractère d’institution publique pour en faire un salon d’hommes du monde, ou une société de gens de lettres, — il importe assez peu quels noms elle s’associe, pourvu qu’elle n’oublie ni la nature de son rôle, ni celle des services que les lettres attendent d’elle. Or, ces services, quels sont-ils? et les rend-elle? C’est la question que l’on se fait, quand on la voit à peu près uniquement occupée de ses distributions de prix, et, entre temps, d’un Dictionnaire historique de la langue française, qui, depuis trente ans bientôt qu’il a commencé