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On offrait 214,000 obligations à 433 francs rapportant 25 francs. Les souscripteurs n’ont pu obtenir que 10 pour 100 de leurs demandes.

Le gouvernement brésilien avait donné une garantie d’intérêt à la compagnie des Chemins de fer brésiliens, qui a émis en France, grâce à cette garantie, deux séries d’obligations 5 pour 100 en 1880 et 1884. Ces titres ayant subi une hausse considérable et dépassé le pair, la compagnie émet un nouvel emprunt en titres 4 1/2 pour convertir ou rembourser les anciens titres.

Les préoccupations relatives à nos affaires intérieures sont une cause sérieuse d’entrave pour un réveil d’activité sur le marché. Le ministère vient de présenter à la chambre le budget de 1887, ce malheureux budget qui a déjà causé la chute d’un cabinet et qui a été l’objet de tant de remaniemens. M. Goblet a promis, au nom de ses collègues, en prenant le pouvoir il n’y a pas plus d’un mois, que le gouvernement donnerait satisfaction au désir si vivement exprimé par la chambre que l’équilibre budgétaire fût obtenu par des économies, sans emprunt, sans impôt nouveau. C’est pour cela sans doute que M. Goblet et M. Dauphin proposent maintenant : 1° d’établir une surtaxe de 20 pour 100 sur le sucre; 2° de créer et d’émettre, jusqu’à concurrence d’une somme de 380 à 400 millions de francs, des obligations rapportant 15 francs et remboursables à 500 francs en 66 ans. C’est exactement de la rente 3 pour 100 amortissable, avec cette unique différence que celle-ci se négocie à terme, tandis que les nouvelles obligations, qui ne donneront point lieu à une souscription publique et seront vendues aux guichets du Trésor, au fur et à mesure des besoins, ne se négocieront qu’au comptant.

L’annonce formelle de cette proposition d’emprunt de 400 millions de francs devait peser sur nos fonds publics, mais principalement sur la rente amortissable. Celle-ci a fléchi, en effet, de 0 fr. 70 depuis la liquidation, tandis que le 3 pour 100 n’a perdu que 0 fr. 30 et le 4 1/2 0 fr. 05.

Les conditions nouvelles du loyer de l’argent ont fait monter les actions de la Banque de France de 4,210 à 4,275. Les titres des établissemens de crédit ont tous fléchi plus ou moins depuis la fixation du cours de compensation, et le détachement des coupons. Les prix des actions des chemins de fer français et étrangers et des valeurs industrielles ont très peu varié.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.