En mai 1885, la mission archéologique de Susiane, dirigée par
M. Dieulafoy, avait terminé sa première campagne de fouilles.
J’étais attaché comme naturaliste à cette mission. Avec l’été qui
approchait, la chaleur, augmentant chaque jour, était devenue insupportable à Suse. Les travaux étaient suspendus sur les chantiers ; il fallait quitter le pays jusqu’au prochain hiver. M. et Mme Dieulafoy se dirigeaient sur Bassorah, emportant en France les produits
des premières fouilles. Pendant ce temps, M. Dieulafoy nous avait
chargés, M. Babin, ingénieur des ponts et chaussées et moi, de
prendre les photographies des bas-reliefs et des inscriptions de
Malamir ; puis il nous avait tracé un itinéraire par Chiraz et Ispahan et nous avait marqué différentes étapes archéologiques : Persépolis, Nakhch-y-Roustem, Méched-y-Maurghâb. La région que
nous avons parcourue de Chouster à Chiraz, dans la montagne des
Bakhtyaris et dans les plaines de Ram-Hormuz, est assez peu connue pour qu’il puisse être intéressant de retracer les principaux
traits de notre voyage.
Dans le pays que nous avons visité, nous avons vu des populations