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LA
SITUATION FINANCIERE
DE LA FRANCE

II.[1]
L’EMPRUNT ET LE BUDGET DE 1887.

Lorsque l’année 1885 s’ouvrit, la périodicité des déficits, le rapide développement de la dette flottante et les charges imposées par les entreprises lointaines ne laissaient plus d’illusions au gouvernement sur l’insuffisance des ressources budgétaires, et un aveu imprudent, échappé à M. Jules Ferry, au sein de la commission du budget, révéla que le ministère prévoyait, dès ce moment, la nécessité de créer de nouveaux impôts, aussitôt après les élections générales. En dépit de cet aveu, la majorité de la chambre, continuant de fermer les yeux à l’évidence, persévéra dans son optimisme et dans ses habitudes d’imprévoyante prodigalité : d’ailleurs, les rapporteurs des commissions du budget, soit au Palais-Bourbon, soit au Luxembourg, n’épargnèrent rien pour dissiper, au sein du parlement et dans le public, l’impression produite par les paroles du président du conseil.

  1. Voyez la Revue du 15 septembre.