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UN
CHANCELIER D’ANCIEN RÉGIME

LE REGNE DIPLOMATIQUE DE M. DE METTERNICH.

II.[1]
M. DE METTERNICH ET LA CRISE DE 1813-1815. — LE CHANCELIER DANS LA COALITION ET AU CONGRÈS DE VIENNE.

Mémoires, Documens et Écrits divers, laissés par le prince de Metternich; chancelier de cour et d’état, publiés par son fils le prince Richard de Metternich, classés et réunis par M. A. de Klinkowstrœm, 8 volumes.


S’il est un moment dramatique dans l’histoire du commencement du siècle, c’est cette période de 1811, des premiers mois de 1812, où, sous le voile des splendeurs, se prépare la crise décisive de l’empire, qui n’est elle-même qu’une phase de plus de la lutte engagée depuis vingt ans entre la France de la révolution et l’ancienne Europe. C’est ce qu’on peut appeler le prologue de la campagne de Russie. Napoléon semble encore et plus que jamais tout-puissant. Il est entré, par son mariage avec une archiduchesse, dans la famille des vieilles royautés, et par la naissance d’un enfant décoré dans son berceau du titre fastueux de roi de Rome,

  1. Voyez la Revue du 1er août.