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LES
CHANTS POPULAIRES
ET LE
PLAIN-CHANT

I. Gevaert, Histoire et Théorie de la musique dans l’antiquité. Gand, 1875. — II. Dom Pothier, le Chant grégorien. — III. Commission de Reims et de Cambrai, diverses publications. Paris; Lecoffre. — IV. Bourgault-Ducoudray, Trente Mélodies de Grèce et d’Orient, Chants populaires de la Basse-Bretagne. Paris.


I.

Il existe en Europe deux grands courans musicaux ; on peut les désigner par les mots « musique savante » et « musique populaire. » La musique savante est celle qu’on enseigne partout en Occident, dans les écoles et les cours privés ; c’est elle qui est représentée dans les académies par les principaux compositeurs du temps. La musique populaire n’est pas enseignée ; elle n’est représentée nulle part officiellement; elle n’a produit aucun compositeur de renom. Elle n’est même pas écrite, elle se transmet par tradition. Mais elle existe partout dans le peuple, surtout dans les campagnes, là où l’action de la musique savante n’a pas encore pris le dessus.

La musique savante est de création récente ; elle a pris naissance au moyen âge. On peut remonter de proche en proche le cours des années, assister à son évolution et atteindre, au moyen de documens nombreux et sûrs, à ses premiers essais. Elle s’était détachée