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LE
DOMAINE RURAL
CHEZ LES ROMAINS

I.
L’ÉTENDUE, LA CONSTITUTION ET LA CULTURE DU DOMAINE.

Pour se faire une idée exacte d’une société disparue, il est bon d’observer les institutions politiques qui l’ont régie, il est meilleur d’étudier les institutions privées dont elle a vécu. De la société romaine nous connaissons assez bien les comices, le sénat, les magistratures, l’imperium des consuls et plus tard celui des princes, le consistoire impérial, les fonctions sénatoriales et équestres, l’administration des provinces. Nous souhaiterions de connaître aussi bien ce que furent dans cette société la propriété rurale et la culture. Deux ou trois phrases de Columelle et de Pline, qu’on répète toujours, ne peuvent pas suffire. Les considérations ou déclamations qu’on y ajoute n’ont aucune valeur scientifique. L’historien veut savoir, en détail et au vrai, ce que c’était qu’un domaine rural, quelle en était l’étendue moyenne, par quels bras il était cultivé, et quelles étaient les relations entre les cultivateurs et le propriétaire.

Si un historien à venir, dans quelques siècles d’ici, essaie de connaître