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de M. Montero Rios et à détourner une crise qu’il juge, non sans quelque raison, dangereuse pour les intérêts libéraux. D’un autre côté, le chef du parti conservateur lui-même, M. Canovas del Castillo, par la loyale et habile fermeté de sa conduite, montre assez qu’il entend se défendre de toute opposition inopportune. Après avoir donné, au début de la régence, à la mort du roi Alphonse XII, l’exemple du désintéressement en transmettant, pour ainsi dire spontanément, le pouvoir au chef du parti libéral, à M. Sagasta, il n’a cessé de garder depuis six mois l’attitude la plus mesurée et la plus digne. Il reste fidèle à sa cause sans doute, il défend au besoin ses opinions, la politique conservatrice qu’il représente; il met en même temps tous ses soins à ne créer aucun obstacle au gouvernement. Il n’a rien négligé dans ces derniers temps pour aider le ministère à triompher des difficultés intimes qui l’ont assailli. M. Canovas del Castillo agit visiblement en homme d’état sérieux et prévoyant, plus préoccupé des intérêts du pays et de la monarchie constitutionnelle que de ses ambitions de chef de parti. Est-ce à dire que cette trêve doive être indéfinie, que le ministère n’ait rien à craindre pour l’avenir, dans une session prochaine? Ce serait peut-être beaucoup dire. M. Sagasta semble n’avoir rien à craindre pour le moment, et il est assez fort pour maintenir la paix de l’Espagne contre les partis extrêmes qui pourraient tenter de la troubler.


CH. DE MAZADE.



LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Le marché de nos fonds publics n’a pas présenté pendant la seconde moitié du mois une physionomie plus satisfaisante que pendant la première. Sans doute les cours ont été assez bien soutenus. Les divers types de rente n’ont perdu, en fait, que 0 fr. 05 ou 0 fr. 10. Mais on