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LE
BATIMENT DE COMBAT
ET LA
GUERRE SUR MER

Les expériences qui ont pour but de préciser la valeur offensive des torpilleurs ; les manœuvres dans lesquelles ces engins viennent d’être considérés comme des unités tactiques ne peuvent manquer de provoquer entre les cuirassés, ou, plus exactement, entre les bâtimens de combat, cuirassés ou non, mais protégés, et les torpilleurs, un duel analogue à celui qui s’est livré entre la cuirasse et l’artillerie. Il faut compter, en effet, que le bâtiment d’une certaine masse n’abdiquera pas devant une simple manifestation : les expériences et les manœuvres d’attaque par les torpilles portées ou lancées auront pour conséquence certaine la recherche de la création du bâtiment de guerre insubmersible, à assiette invariable, et précipiteront la solution du problème.

L’auteur de cette étude croit que la solution de cette question d’état est renfermée dans l’exécution de la formule suivante, qui lui apparut nettement, le 3 juillet 1877, dans une circonstance bien faite[1] pour concentrer les facultés du marin. Il n’a jamais cessé de soutenir, pendant les années qui ont suivi cette date, un programme qui représente à ses yeux le principe fondamental de l’architecture navale de guerre :

« Le bâtiment de combat, pour être apte au but de la guerre sur mer, non-seulement doit être insubmersible, mais encore il

  1. L’abordage de la Reine-Blanche.