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UNE
AMBASSADE AU MAROC

IV.[1]
LA RECEPTION DU SULTAN. — LE SULTAN MOULA-HASSAN.


IX. — RECEPTION DU SULTAN.

Nos trois jours de retraite préparatoire et purificatoire terminés, nous fûmes prévenus que le sultan nous recevrait, vers huit heures du matin, avec le cérémonial accoutumé, dans la grande esplanade, ou plutôt dans le grand champ de manœuvres qui précède son palais. Nous étions enfin sur le point d’assister au spectacle, si impatiemment attendu, d’une cour du moyen âge conservant, en plein XIXe siècle, toutes les coutumes du passé. Sans doute, il ne devait point être absolument nouveau et imprévu pour nous : sur combien de théâtres, dans combien de drames ou de féeries, n’en avions-nous pas vu de semblables? Mais, ici, ce n’est pas une représentation qui allait nous être offerte par des acteurs plus ou moins au fait de leur rôle ; c’est la vérité même, avec ses grandeurs et ses misères, que nous étions à la veille de contempler. Je m’en faisais, j’en conviens, un plaisir infini, plaisir d’artiste, plaisir d’archéologue et d’historien, plutôt que plaisir d’homme politique ;

  1. Voyez la Revue du 15 juin, du 1er et du 15 juillet.