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UNE
AMBASSADE AU MAROC

III.[1]
ENTRÉE A FÊS. — AVANT L’AUDIENCE DU SULTAN.


VII. — ENTREE A FES.

L’entrée des ambassades européennes à Fès donne toujours lieu à une manifestation éclatante dont le programme, arrêté d’avance, ne varie guère de l’une à l’autre, mais peut être rempli avec plus ou moins de solennité. Nous savions que nous allions être reçus dans la ville sainte du Maroc, dans la capitale principale du sultan, avec toute la pompe qu’il est possible de déployer en pareille circonstance. Moula-Hassan tenait à la fois à nous éblouir et à nous charmer. Ayant eu d’assez nombreux démêlés depuis quelque temps avec la France, sachant que nous venions, non pour les prolonger, mais pour y mettre un terme, il désirait nous faire un accueil qui montrât que ses intentions n’étaient pas moins amicales que les nôtres. La veille au soir, nous avions reçu par un envoyé spécial une lettre officielle, rédigée dans le plus pur arabe et écrite en caractères d’une perfection calligraphique tout à fait remarquable, qui nous indiquait l’heure et les détails de la manifestation dont nous devions être les héros et les acteurs principaux. C’est vers neuf heures du

  1. Voyez la Revue du 15 juin et du 1er juillet.