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et qui seraient abandonnés et remplacés par des cuirassés ou croiseurs du type que j’ai indiqué. De l’économie résultant de ce chef on pourrait couvrir en grande partie les frais de la construction et de l’entretien de nos flottilles. On voit par là que notre établissement naval, loin de décroître, serait encore plus important qu’aujourd’hui et que la France ne perdrait rien de sa force et de son rang comme puissance maritime ; amoindrir cette force lorsque notre importance coloniale a pris en accroissement prodigieux serait une énormité[1].

Dans la flotte devraient figurer un certain nombre de transports indispensables au service, le recours au commerce restant réservé pour des opérations importantes ou les transports lointains.

Indiquer, avec les développemens suffisans, l’organisation d’une semblable armée navale, exposer en même temps les modifications de détail qu’on pourrait apporter à nos institutions maritimes, à nos divers services, m’entraînerait trop loin, et, s’il y avait lieu de traiter un pareil sujet, il devrait être l’objet d’un travail spécial.

Reconnaissons, à l’honneur de la marine, tout ce qu’elle a fait dans la transformation radicale qu’elle a subie durant le demi-siècle qui vient de s’écouler, rendons justice aux efforts, au dévoûment, aux talens déployés par tous les corps qui la composent, depuis les ministres, les officiers généraux qui ont marché à sa tête, jusqu’au dernier officier, au dernier employé des divers corps : disons que l’ensemble de notre organisation navale, que l’ensemble de nos institutions maritimes reposent sur des idées justes, sur des principes rationnels, sur la connaissance approfondie des choses et sur les résultats de l’expérience ; que l’ensemble des divers services marche aussi bien qu’il est permis de l’espérer pour les choses de ce monde, et que, s’il y a lieu d’opérer des réformes, des modifications nécessitées par la marche du temps, par l’apparition d’une nouvelle arme et de nouveaux besoins, il n’y a là rien qui puisse ressemblera une révolution.


Du PIN DE SAINT-ANDRE.

  1. Conservons nos cuirassés de premier rang tant qu’ils dureront, l’occasion de les utiliser pourrait sa présenter, mais n’en construisons pas d’autres et remplaçons-les par un plus grand nombre de cuirassés, de station ou de second rang.